jeudi 8 octobre 2009

Thématique : paille 1 - hachage pour enduit terre

 
La paille. Vous vous souvenez ? Non seulement elle constitue le coeur des murs, par les fameuses bottes, mais elle est aussi l'un des trois ingrédient de l'enduit... de terre (avec l'eau). 

Enduit qui vient recouvrir les bottes... de paille. Tout est une question de fibre. La fibre, on l'a ou pas. Et pour que ça tienne, il vaut mieux en avoir... Vu ?





Trêve de jeux de mots. Avant d'être malaxée avec la terre pour fournir le corps d’enduit, la paille doit donc être hachée.






Plusieurs solutions ont été essayées :
- le taille bordure (rotofil) – thermique : très bruyant, polluant, mauvais rendement, mais bonne qualité de « fibre »...





 - le broyeur à végétaux – électrique : bien plus « silencieux », réduit la paille en des copeaux peu appropriés pour fibrer la terre (enfin, à mon sens) ...





- tondeuse à gazon – électrique : aussi silencieuse que le précédent, excellent rendement, et bonne qualité de « fibre ». Bref, tout pour plaire.

Illustration :


paille brute

 (coupée au rotofil)






(et à la tondeuse)



La paille est ensuite malaxée, malaxée, malaxée…



avec un juste mélange de terre, précédemment tamisée, et d'eau pour donner le corps d'enduit. Qui ne demande qu'à être étalé sur le mur de bottes.




( - mais que sont tous ces petits trous ???
- ah ah... mystère ! Jusqu'au prochain épisode "enduit 2, le retour"...)


Thématique : ossature secondaire 1 - notions de base


L’ossature secondaire permet de structurer (faire tenir ensemble et aligner) les bottes de pailles et de les contreventer sur la structure principale (le « poteaux-poutres »).




Elle est constituée, pour une part, de lambourdes bois (4 x 6cm) horizontaux et verticaux,





fixés sur l'ossature principale (le "poteaux-poutres") ainsi que sur les caissons de volets roulants qui font également office de linteaux de fenêtres.

Ce sont, d'autres parts, des fers à béton (diamètre 8 mm) qui peuvent être piqués horizontalement ou verticalement dans les bottes.



Ils sont pliés selon différentes formes simples (U - photo ci-dessus -, L…) ou plus complexes (S, Z et autres hiéroglyphes…)





Avant leur fixation sur l’ossature principale, ils sont enfilés sur des gaines électriques…





… puis soigneusement fermé avec un scotch papier pour éviter les condensats.



Une fois gainée, la ferrure est fixée aux poteaux/poutres par des crampillons.



On intercale les lambourdes bois et les fers à béton toutes les 3 ou 4 rangés de bottes suivant la configuration de l’ossature principale. L’idée étant de trouver le compromis entre solidité et rigidité d’un coté, coûts et impact écologique des matériaux (bois et acier) de l’autre.


jeudi 24 septembre 2009

Thématique : tamisage 1 - du manuel au mécanique

Avant de passer du tas au mur, la terre doit être tamisée.





Le tamisage manuel (galère, galère...) correspond à une qualité de terre parfaite pour l'enduit de finission. Coté rendements : 4 brouettes en une demi-journée...



 

 

... incomparable avec le très gros rendement d'une trieuse mécanique : celle, de fabrication maison, imaginée et prototypée par Denis, aligne 4 brouettes en 15 minutes. Mais la main d'œuvre doit suivre. 4 personnes sont nécessaires pour un fonctionnement optimal.

Thématique : linteaux 1 - caisson de volets roulants






Les caisson de volets roulants (photos ci-dessous) fait office de linteau pour supporter les bottes de paille jusque sous la passée de toit.













La reprise de charge du linteau est assurée par des liteaux verticaux (visibles sur la photo ci-dessous) vissés sur la lisse basse et dans la structure.













Thématique : monomur 1





 

Pour limiter les remontées capillaires, pose du "monomur" sur un béton hydrofuge avant la première rangée de bottes de paille...




... qui repose sur une lisse en bois (panneau OSB 15mm).
 

jeudi 3 septembre 2009

Contemplation













Afin de limiter les agressions du vent froid l'hiver, l'adjonction d'un cellier, accessible uniquement de l'intérieur, fait office de zone tampon entre le mur nord et la zone de vie.







 L'arrondi du mur est orienté sud pour recevoir les baies vitrées et les murs trombes pour une captation optimale de la chaleur du soleil. Car il ne suffit pas d'avoir une maison bien isolée, encore faut-il qu'elle soit chauffée.
Et à propos d'isolation...







LA PAILLE !!!

Petite retro 4 : un petit toit

Des poteaux et de spoutres, c'est bien beau. Mais ça laisse passer l'eau. Pour être au sec, il leur fallait un toit.

Un premier pan est donc posé...

 
 et les charpentiers ne sont que deux ! (comme depuis le début du montage de la structure)

Il est vrai bien aidés par de la technologie moderne : une grue télécommandée.

 
Et voilà les deux pans du premier toit sont posés. Mais nous poussons le vice jusqu'à en avoir un deuxième : 
 
 

et avec un bel arrondi...


Petite retro 3 : poteaux et poutres

Jusque là, entre viabilisation, terrassement, fondation et dalle béton, rien de très particulier à cette maison. Ça arrive.

Tout commence dans l'atelier du charpentier :



Contrairement à une maison livrée clef-en-main de type industriel, l'avantage d'un projet en partie auto-construit, avec de fortes exigences environnementales est de pouvoir faire intervenir des artisans locaux. C’est ce que nous avons déjà fait pour le terrassement et la maçonnerie. Nous n'y avons pas dérogé pour la charpente : l'atelier et le bureau d'étude sont à moins de 10 kilomètres. Un paramètre
important en matière d'énergies grises économisées...



... avec ses limites : les poutres utilisées par le charpentier sont fabriquées en Allemagne (ce qui n'est pas non plus l'Asie du sud-est, vous en conviendrez). Les exigences environnementales connaissent effectivement des limites : et parmi celles-ci, celles de notre portefeuille.

Une fois les éléments pré-assemblés dans son atelier, reste au charpentier à faire sortir les murs, enfin la structure, de terre !

Les premiers poteaux...
puis d'autres...



Alors que la gestation de cette maison a pris des mois, voir des années, elle prend formes, là,  en quelques heures. L'implantation de l'ossature bois45 cm en retrait de la dalle et des murs porteurs du sous-sol imposait des reprises de charges décalées jusqu'au fondations, à l'aplomb de la structure.




Jusqu'à voir apparaître un début d'arrondi, caractéristique, qui finira par se fermer...



et jusqu'à la poutre faîtière !





Ne reste plus qu'à y mettre un toit...

Petite retro n°2 : entre (que) dalle et fondations

Le terrain a donc été terrassé, et la terre creusée puis mise de coté.
Bien que la photo du post précédent ne montrait que deux tas, il y en a en fait trois : les deux visibles sont de la terre qui servira aux briques de terre et à l'enduit des bottes de pailles, et le troisième est constitué de la terre arable, de surface, seule propre à une quelconque culture future (de gazon ou de potager, l'avenir nous le dira).


Il restait donc a fonder. Poser les premières coulées de béton de cette habitation :  c'était en mars.

Puis, sur ces coulées de béton, ériger les premiers murs, sans paille ceux-là, puisque ceux de la cave :



Les murs sortent de terre : 





avant d'être recouverts par une belle dalle en béton toute lisse, sur laquelle le plus sérieux va pouvoir commencer.



La profondeur d'enfouissement des fondations a son importance. En effet, le béton, de par sa structure poreuse, est sensible à l'humidité qu'il absorbe. Ce qui peut se révéler problématique lors de températures négatives.
La différence de niveaux des dalles qu'on peut voir sur la photo s'explique par la volonté d'épouser la pente naturelle du terrain. 

Bon, les fondations sont fondées, la dalle est coulée, et, avec attention, on peut distinguer une vague forme de la future maison. Patience...